Nous sommes restés, Nielle et moi, isolés du monde durant trois jours. Trois jours nous avons fait l’amour. Trois jours je lui ai parlé de mon époque. Trois jours elle a essayé de me convaincre d’oublier le passé et de vivre au présent. Mais comment oublier le passé lorsque le présent est en fait un lointain avenir?
Aujourd’hui, Nielle m’a annoncé qu’elle allait devoir s’absenter pour la journée. Moi, je n’étais pas enchanté. Je lui ai demandé si elle ne pouvait pas rester encore avec moi. Je lui ai demandé si vraiment elle avait des choses plus importantes que notre amour. Elle m’a répondu que ce qui nous arrivait là était bien ce qui lui était arrivé de meilleur dans son existence, mais qu’il était temps de reprendre contact avec la réalité. Je lui ai dit que je ne voulais pas entendre parler de la réalité, que je ne pourrais pas la supporter sans elle. J’ai tout essayé pour la retenir. Mais elle a fini par me dire qu’elle espérait que ce soir quand elle reviendrait, j’aurais cessé de faire l’enfant. Puis elle est partie, visiblement exaspérée.
Me voilà seul à nouveau. Plus seul que si la plus proche galaxie se trouvait à cent millions d’années-lumière. Que vais-je faire de cette journée? Que vais-je faire en attendant son retour? Lire un bouquin sur la terrasse devant le paysageur? Non, je crois que je ne supporterais pas de rester devant un paysage superbe sans pouvoir y pénétrer.
Nielle a raison. Il faut que je reprenne contact avec la réalité. Et le meilleur moyen de le faire est de découvrir mon environnement. Je vais voir si je peux emprunter un de ces vélos et partir en exploration.
Mais comment rejoindre la surface? Je ne sais même pas à quel étage je suis. En fait, le problème n’est pas de sortir, il me suffit de prendre le premier métro, mais plutôt de retrouver l’appartement de Nielle à mon retour. Bah! au besoin, je demanderai à Jiminy.
Je sors, perdu dans mes souvenirs, cinq cents ans dans le passé, sans prêter attention au « Bonne journée, Bernard! » que m’adresse l’appartement. Le pilier le plus proche est sur la gauche. Le couloir est recouvert d’un motif à base de losanges rouges, jaunes, verts et bleus. Chaque losange est parcouru d’une onde sombre, donnant l’illusion d’un relief. La porte s’est refermée. Seules les photos de Nielle et de moi marquent encore son emplacement.
Ma photo est sur la porte? J’habite donc officiellement ici. C’est bon à savoir. Et l’appartement qui m’avait été attribué? Est-il encore à ma disposition? Qu’importe, je n’y suis resté que quelques heures. D’ailleurs, je ne me souviens même plus à quel étage il se trouvait. Essayons de ne pas oublier celui-ci.
Sur le sol, devant la porte, est inscrite une série de chiffres (4.11.-712.5-16.23). S’agirait-il de l’adresse de l’appartement? Je regarde les portes voisines. C’est bien ça. Seul le dernier groupe varie: 22, 21, 20, et ainsi de suite, jusqu’au bout du couloir. A l’entrée du couloir, par terre, je découvre les mêmes chiffres, sans le dernier groupe (4.11.-712.5-16). Intrigué, je fais le tour du pilier pour comparer les inscriptions: (4.11.-712.5-15), (4.11.-712.5-14), (4.11.-712.4-5), (4.11.-712.0-5) et (4.11.-712.5-6). Le groupe de droite composé de deux nombres séparés par un tiret semble désigner le couloir, mais selon quelle logique? Je ne parviens pas à la saisir. Le nombre négatif -712 pourrait indiquer l’étage, puisque les habitations sont en sous-sol. Quant au quatre et au onze, je n’ai pas la moindre idée de leur signification. Bah, je demanderai à Nielle, ce soir. Pour l’instant, sortons d’ici.
Les gens dans le métro se comportent comme à mon époque. A première vue, chacun s’isole dans sa petite bulle, faisant semblant de ne pas voir les autres. Je n’ai aucun problème à les imiter. Puis, petit à petit, je prends conscience de petits détails mettant en lumière l’état d’esprit de chaque voyageur. Certains sont effectivement plongés dans un univers qui leur est propre, tel cet adolescent les yeux rivés sur un holovidéogramme flottant à vingt centimètres de son visage. D’autres m’adressent un bref hochement de tête lorsque nos regards se croisent. Il y a aussi un couple qui dialogue à voix basse et ricane en jetant des coups d’oeil discrets dans ma direction. Je ne parviens pas à entendre leurs paroles, mais il n’est pas difficile de deviner:
– Ne te retourne pas, mais je crois que le mec, là, derrière toi, c’est celui qui voulait baiser avec un préservatif.
– Ah ouais? Il paraît qu’il vient tout droit de l’époque de l’éclosion. Quels primitifs! Je ne suis même pas sûr qu’ils connaissaient déjà l’électricité.
– Si tu le touches, il pourrait te refiler le SADI. Non, je déconne. Mais fais gaffe quand même, on ne sait jamais.
La seule personne qui ose me regarder en face est un bébé orang-outang. Agrippé au pelage roux de sa mère, il me dévisage de ses gros yeux noirs.
Le métro est arrivé au niveau zéro. En sortant de la station de métro, je pensais me retrouver dans la halle où sont entreposées les bicyclettes. Et bien non, je m’étais trompé. J’ai dû prendre un métro dans un autre secteur de la tour. Mais c’est sans importance. Je n’ai qu’à partir dans n’importe quelle direction. Je trouverai de toute façon une sortie. De là, il me suffira de longer la tour pour rejoindre le lac.
Très vite, je me retrouve au centre de la tour, près du métro express. Ca fait du bien de reconnaître l’endroit où l’on se trouve. Mais me voilà bien avancé. Le hangar à vélo se trouve au bout d’un des trois couloirs qui débouchent dans ce lieu, mais lequel? Réfléchissons: ce n’est en tout cas pas le couloir par lequel je suis arrivé, je l’aurais reconnu. Heu… Le lac se trouve sur la droite de la sortie. Si je prends le couloir de gauche et que je me trompe, il me faudra longer la tour sur un tiers de sa circonférence. Si je prends celui de droite et que je me trompe, étant donné qu’il n’y a pas de chemin entre la tour et le lac, je suis bon pour me taper les deux tiers de la tour. En fait, non: en repassant par l’intérieur, ce serait beaucoup plus court.
Bon, je fais quoi? OK, va pour le couloir de gauche.
Mon choix semble être le bon. Le couloir est effectivement bordé par les hangars des machines d’entretien. Quoique je ne me souvienne pas qu’il y eût autant de véhicules sur chenilles. De toute façon, j’arrive au bout du couloir et j’aperçois déjà le hall.
Zut, je me suis planté. Il n’y a pas le moindre vélo ici. Et puis c’est bizarre, il fait plutôt froid. Plus je me rapproche de la sortie, plus le froid se fait intense. D’ailleurs, les gens que je croise sont tous équipés de grosses doudounes. C’est pas normal, ça. Y a un problème. Que s’est-il passé? Lors de ma précédente sortie, il faisait chaud, c’était le printemps. Bon d’accord, le climat est artificiel. Il peut sans doute être modifié à volonté, mais je ne pense pas que la végétation puisse supporter un tel changement sans dommages.
Je ne comprends pas. Malgré que je me les gèle, je veux jeter un coup d’oeil dehors.
Bleu au-dessus, blanc au-dessous, fricasse tout autour!
Ah, ça! La surprise est totale. Le paysage qui s’étale devant moi n’a rien de la plaine verdoyante que j’avais découverte l’autre jour. La tour se dresse au beau milieu d’un massif montagneux. En plus, c’est l’hiver. Sur Terre, j’aurais été ébloui par la réverbération. Mais ici, malgré l’intense lumière diffusée par le ciel cylindrique, l’absence de soleil limite l’agression sur les rétines. Le vent, lui, n’est pas si indulgent. Sec, glacial, il s’infiltre dans mes vêtements inadaptés, me criblant de minuscules cristaux de glace.
Je devrais me replier à l’intérieur de la tour, mais je reste là, incapable de bouger, paralysé par l’incompréhension.
– Tu ne devrais pas rester là dans cette tenue. Tu vas te transformer en noyau de comète.
Une grosse main noire se pose sur mon épaule. Un souffle chaud dans le cou me donne la force de me retourner. Je me retrouve face à un énorme gorille. Il porte une veste et un pantalon molletonné qui lui confèrent une carrure encore plus impressionnante.
– Viens! Suis-moi! Je vais t’amener dans un endroit plus chaud.
Je le suis sans la moindre hésitation. Il me conduit dans un local attenant à la porte de la tour. Il semble s’agir d’un poste de garde. L’aménagement est spartiate comparé au luxe déployé dans le reste de la station. Des casiers contenant des objets ressemblants à des snowboards occupent une extrémité de la pièce. A l’autre bout, sont empilées une série de couchettes. Au milieu, une table autour de laquelle sont rassemblés une dizaine de personnes absorbées par une partie de jeu de cartes.
– Hé, regardez ce que j’ai trouvé dans la neige.
D’un même mouvement, tous les joueurs tournent la tête dans ma direction. L’un d’eux, un homo, m’identifie immédiatement.
– Mais c’est l’autre couillon qui…
Il ne termine pas sa phrase, interrompu par un coup de coude discret de la part de son voisin chimp. Un autre joueur, un robot, paraît irrité par l’interruption du jeu.
– Et alors, Paulo, tu joues? C’est ton tour.
– Heu, Tim, tu ne vois pas qu’on a de la visite? On rejouera plus tard.
Le robot ronchonne.
– Rooooh! C’est toujours la même chose! Chaque fois que j’ai un bon jeu et que je pourrais gagner, y quelqu’un qui trouve un truc pour ne plus jouer.
– T’as toujours un bon jeu! Je me demande d’ailleurs si tu ne tricherais pas de temps en temps. Tu ne profiterais pas d’un accès caché aux caméras pour observer nos cartes, par hasard?
– Quoi? Moi un robot, tricher? Mais tu me prends pour quoi? Pour un bête humain?
Une femme qui se reposait sur une couchette se lève et vient à ma rencontre.
– Ne fais pas attention à eux. Ils ne sont pas vraiment ce qu’il se fait de mieux en matière de politesse, mais sur le terrain, ils sont champions. Je te sers quelque chose de chaud?
– Bien volontiers. Je prendrais un thé… si vous avez encore ça.
– Tu crois quoi? Bien sûr que l’on a encore du thé. Ha, mon nom est Leïa. Mais ici, tout le monde m’appelle « Princesse ». Va savoir pourquoi.
– Enchanté, moi c’est Bernard.
– Oui, je sais. Tu es un peu une vedette ces derniers temps. Ce n’est pas tous les jours qu’on peut observer un natif de l’éclosion.
Elle ne peut réprimer un sourire plein de sous-entendus.
– Je comprends. Mais j’aimerais bien vous voir à mon époque. Ca ne serait pas triste non plus.
Leïa me tend une tasse de thé bouillant et me fait signe de m’asseoir à la table. Je désigne les joueurs qui sont à nouveau plongés dans leurs cartes:
– Tu ne joues pas avec eux?
– Avec cette bande de machos? Non merci.
– Si tu ne les supportes pas, qu’est-ce que tu fais ici?
– J’aime la neige. J’aime aider les gens. Alors, tu vois, le secours en montagne, c’est un peu comme une vocation. Et puis, tous les métiers ont leurs inconvénients, non?
– Sans doute.
Une question flotte dans les replis de mon subconscient. Un instant s’écoule avant que je ne parvienne à l’exprimer.
– Y a un truc que j’aimerais que l’on m’explique: L’autre jour, mes amis m’ont emmené dans un restaurant au pied de la tour, au bord d’un lac. Aujourd’hui, je veux y retourner pour me balader et je me retrouve en pleine montagne. C’est à devenir dingue. Vous ne pouvez tout de même pas modifier le paysage comme ça d’un jour à l’autre, non?
Elle me regarde, perplexe.
– T’es sérieux, là? Tu ne vas pas essayer de me faire croire que tu n’as pas compris que, tout simplement, tu n’es pas dans la même tour.
Comment ai-je fait pour ne pas le réaliser par moi-même? C’était si évident. Mais bien sûr. Nielle n’habite pas dans la tour où j’ai été ramené à la vie.
Je reste là plusieurs minutes, l’esprit vidé de toute pensée, excepté un soupçon de honte de n’avoir pas imaginé ce qui était si évident. Leïa s’inquiète de ma torpeur.
– Hé, ça va?
Je ne réagis pas. Elle agite sa main devant mes yeux.
– Hou, hou! Il y a quelqu’un?
Finalement, un sourire timide se dessine sur mes lèvres.
– Ha, je préfère ça. Ton absence de réaction commençait à m’inquiéter.
– Non, non, ça va. Mais… tu dois vraiment me prendre pour un imbécile.
– Non, pas moi.
Pas elle, bien sûr. Mais tous les autres, les milliers de voyeurs qui se délectent de mes conneries. Le sourire s’est effacé de ma bouche.
– Ho putain, il n’y a vraiment aucun moyen d’échapper au regard des autres?
– A part lorsque tu es en communication avec ton mentor, non. Mais quelle importance de toute façon? Quelle différence y a-t-il entre mes collègues qui t’observent discrètement du coin de l’oeil, et les inconnus qui suivent tes aventures depuis chez eux?
– Le problème n’est pas là. A mon époque, il y avait un truc que l’on appelait l’intimité. Ca permettait de s’isoler pour pouvoir se relâcher un peu et, sans sortir de la légalité, de faire tout ce qui pouvait choquer ou déranger les gens: péter, roter, se gratter dans son slip ou encore chanter à tue-tête sans le moindre respect pour la mélodie. Et tant d’autres choses que je n’ai pas du tout envie de mentionner.
– Rassure-toi. Rien n’a changé. Rien, ni personne, ne t’empêche de faire tout cela. Bien sûr, il y a toujours quelqu’un qui t’observe. Mais si, dans ces circonstances, l’observateur est choqué, il n’a qu’à s’en prendre à lui-même. Rien ne l’obligeait à s’introduire dans ton intimité.
– Hmm…
– Et puis, tout cela n’a pas d’importance. Tu vas t’y habituer et, bientôt, tu n’y penseras même plus.
– C’est plus facile à dire qu’à faire.
Leïa pose sa main sur mon poignet.
– Mais oublions tout cela. Aimes-tu les sports d’hiver?
– Ho oui! Mais je ne suis pas sûr si je saurais me débrouiller avec les espèces de snowboards qui sont là. Ca fait plus de cinq siècles que je n’ai plus pratiqué. Et encore, à l’époque, je n’étais qu’un débutant pas très doué. Si vous aviez des skis, ça serait mieux.
– Bien sûr, on a des skis. Et aussi des trotneiges, des luges, des roulepentes et j’en passe.
– Je crois que, pour aujourd’hui, je vais me contenter de skis. Ca, je connais. C’est plus rassurant. J’essayerai peut-être les autres trucs une autre fois.
– Et bien, c’est parfait. Puisque tu as terminé ton thé, nous pouvons aller nous équiper.
– Heu, il me faudrait aussi des habits plus chauds.
– C’est prévu. Je n’avais pas jugé nécessaire de le préciser.
Au moment de quitter le poste de garde, l’un des joueurs de cartes nous interpelle:
– Alors, Princesse, tu as enfin trouvé ton Luke SKIwalker?
Le calembour sur le nom du héros de la guerre des étoiles me fait éclater de rire. Leïa me regarde avec surprise.
– Tu comprends ses allusions bizarres?
– Absolument. Je parie que ce type est un grand amateur de vieux films de science-fiction.
Arrivée depuis longtemps à maturité, la technologie du ski n’a pas beaucoup évolué depuis mon époque. Les fixations traditionnelles ont bien été remplacées par des attaches magnétiques. Les matériaux constituant le ski lui-même sont sans doute très différents. Toutefois, la forme générale reste celle des skis paraboliques apparus dans les dernières années du vingtième siècle. Les chaussures ont perdu leurs boucles, remplacées par un système d’agrafes cachées dans la coque rigide. Un dispositif automatique assure en permanence un serrage optimal du pied. Les bâtons? Et bien, ce sont toujours des bâtons.
Même les installations de remontées mécaniques sont sensiblement identiques à celles dont j’avais l’habitude. Le principe du câble tracteur n’a pas trouvé son remplaçant.
Skier me fait le plus grand bien. Rien ne distingue les pentes de cette montagne artificielle de celles de n’importe quelle station alpine. Pour un moment, je me sens à nouveau chez moi. Quel soulagement!
Une journée de liberté complète s’écoule. Sans doute nombreux sont ceux qui guettent la moindre de mes fautes de carres. Mais je n’en ai rien à foutre. Au contraire, j’en profite pour frimer un peu, pour leur montrer qu’à mon époque, on n’était pas que des manches.
Bon! D’accord, certaines de mes acrobaties se terminent par des chutes. Mais la seule chose qui compte, c’est le plaisir pur, la griserie de la vitesse, l’oubli du monde cylindrique qui m’entoure.
Les seuls éléments qui ne fassent pas vraiment d’époque sont les pitreries des chimpanzés et des bonobos. Mais leur présence sur les pistes ne me paraît même pas saugrenue. C’est plutôt l’absence de gorilles et d’orangs-outangs qui me surprend. Est-ce dû au hasard, en raison de leur morphologie ou de leur tempérament plus calme? Je n’en saurai pas plus aujourd’hui.
Les heures s’écoulent trop vite. J’ai les jambes en compote et la fatigue se fait sentir. Il est temps de rentrer. Nielle doit probablement attendre mon retour. Peut-être est-elle même inquiète de mon absence. Non! En fait, je la soupçonne d’avoir espionné tous mes faits et gestes de la journée. Est-elle jalouse que j’aie sympathisé avec Leïa?
Après avoir restitué l’équipement de ski, je prends congé de mon accompagnatrice et me retrouve seul dans le grand hall au pied de la tour. Enfin, quand je dis seul, c’est façon de parler. Je suis entouré par des dizaines de personnes qui vont et viennent dans le hall et les couloirs attenants. Sans compter les innombrables voyeurs derrière leurs écrans.
Où se trouve le métro que j’avais emprunté ce matin? Je pourrais prendre n’importe lequel et descendre au -712ème étage. Mais sans connaissance du principe d’identification des couloirs, je serai perdu dans le labyrinthe qu’ils constituent. Le plus simple est de demander à quelqu’un.
J’interpelle un passant. Celui-ci m’explique que les deux premiers nombres de l’adresse désignent la tour et que le -712 spécifie bien l’étage. Quant aux deux nombres représentant le couloir, ils correspondent aux numéros des piliers situés à chaque extrémité du couloir. Ha, c’est beaucoup plus clair, maintenant. Mais je ne suis pas plus avancé pour autant. Je n’ai pas la moindre idée où se trouvent les piliers 5 et 16. Mon interlocuteur me révèle alors les secrets de leur numérotation et se propose de m’accompagner quelques instants afin que j’évite de me perdre à nouveau. Je le remercie pour son aide précieuse, mais décline son offre. Je pense pouvoir me débrouiller seul.
En effet, quelques instants plus tard, je parviens au pilier 5 et emprunte le métro le plus proche. Dès que celui-ci atteint le bon étage, je me précipite vers cet appartement que je partage avec Nielle, chez moi.