Intermède

Chant [7.7.6.1].[435.692.821.54345].[12.657:1.58:698]:
Le temps n’est autre que la trame qui supporte l’enchainement des évènements au sein des univers. 
Certains penseurs se sont posé la question suivante : peut-on envisager des univers où le temps n’aurait pas cours ? Malgré des centaines de chants consacrés aux réponses à cette question, il n’y en a qu’une qui résiste aux fanons de la logique et de la raison. Cette réponse peut se résumer en une autre question : peut-on envisager un océan sans eau ? La réponse est évidente, c’est non ! Un océan sans eau, ce n’est plus un océan, c’est un désert, ces grandes étendues de sable et de rochers qui occupent une bonne part des surfaces continentales. Il en va de même pour les univers. Si l’on y retirait le temps, qu’on le fasse s’évaporer, ils disparaitraient purement et simplement. Car, contrairement à ce que l’on imaginait dans les conceptions primitives, comme celles qui sont acceptées par les singes, l’espace n’est pas une entité différente du temps, même si elle y est intimement liée. L’espace et la matière ne sont que des manifestations de basse énergie du temps lui-même, une sorte de glace temporelle.
Il n’y a que deux familles de particules vraiment fondamentales : le chronon et son interaction, le causaliton. Tout le reste de ce qui compose les univers n’est qu’une infinie variété de combinaisons des états d’énergie de ces deux types de particules.
Il n’est pas concevable d’imaginer un univers plausible sans que le temps en fasse partie, mais en revanche, il est tout à fait possible d’imaginer des amas de chronons qui ne soient pas figés sous forme d’univers, comme les nuages, qui sont bien constitués d’eau, mais ne forment pas, par définition, des océans.
Il est intéressant, ici, de comparer nos concepts de temps avec ceux des singes. Ces derniers, dont le cerveau relativement petit impose des limites à la complexité de leurs raisonnements, ont développé des théories qui privilégient le concept d’espace et de temps liés dans une sorte de continuum où la variable temps, très mal comprise, joue un rôle secondaire et totalement contre-intuitif. Ces théories sont des constructions trop complexes pour être maitrisées par un simple individu. Ils ont besoin de leur technologie pour parvenir à vérifier leurs hypothèses en les comparant à ce qui est observable, ce que nos penseurs effectuent tout en vaquant à leurs occupations quotidiennes.
Les théories des singes sont si primitives que lorsqu’ils abordent la problématique des boucles de causalité, ils se retrouvent confrontés à une quantité de paradoxes dits temporels qu’ils sont incapables de résoudre. 
D’autres questions posées par nos penseurs portent sur un éventuel début ou une possible fin au temps. La réponse dépend du contexte dans lequel on pose la question. Pour un univers isolé, le début correspond à l’instant de la création de cet univers et sa fin au moment où il cessera d’exister, pour autant que cela soit envisageable. Si la question se rapporte au TOUT, ce qui englobe tout le reste, même le temps, nous n’avons pas de réponse. S’il y avait un début et éventuellement une fin, comment pourrait-on expliquer cette apparition et cette disparition spontanées ? C’est tout simplement inimaginable pour des cerveaux aux capacités cognitives limitées comme les nôtres. S’il n’y avait ni début ni fin, on évite le problème des limites, mais il n’est pas plus facile d’imaginer l’absence d’origine. Quelle que soit la réalité, une question restera sans doute à jamais sans réponse, même pour une intelligence mille fois supérieure à la nôtre : pourquoi existe ce qui existe ?

 

Laisser un commentaire