Mon journal

Janvier 1976

Samedi: Aujourd’hui, je suis allé avec sept copains skier aux Savagnières, quand, au début de l’après-midi, deux disques volants apparurent dans le ciel. A la suite d’une fausse manoeuvre, un de ces engins s’écrasa près de nous. Oubliant toute prudence, nous nous précipitames vers le lieu de la chute. Ayant pu pénétrer à l’intérieur de l’épave par une déchirure de la coque de celle-ci, nous parvinmes à sauver deux des occupants. Entre-temps, le second disque se posa et il en sortit un homme semblable aux pilotes de premier engin, mais que l’on ne pouvait attribuer à aucun groupe ethnique terrestre. Il nous invita à monter dans sa soucoupe et nous amena en quelques minutes jusqu’à une station orbitale géante. Des hommes d’une autre race nous prirent en charge et nous conduisirent à des chambres préparées pour nous, puis nous laissèrent seuls.

Qui sont ces hommes étranges? Viennent-ils d’un autre monde, comme le laisseraient penser leur aspect physique et leur technologie fantastique?

Dimanche: Première journée dans l’espace, si l’on peut encore parler de journées, le soleil se couchant toutes les six heures. Nous passâmes des heures entières à visiter le satellite qui était presque aussi grand que la ville de Paris. Nous étions guidé dans notre excursion par l’ordinateur central qui veille au bon fonctionnement de la cité de l’espace, depuis la ventilation jusqu’au guidage des engins d’exploration aux alentours de la station cosmique.

Il nous faut connaître l’endroit où nous devrons peut-être vivre jusqu’à la fin de nos jours.

Lundi: Ce matin, nous fûmes réveillés très tôt pour apprendre que nous irions sur la Lune, ou plutôt dessous, comme on nous le précisa plus tard. Le voyage se passa sans incident notable. Arrivé au-dessus du satellite naturel de la Terre, notre engin plongea dans un cratère au fond duquel s’ouvrait un couloir livrant passage vers les entrailles de la Lune. Ce tunnel déboucha dans une caverne gigantesque qui était vivement éclairée et où coulait une rivière irriguant des cultures de nature inconnue.

Les extraterrestres nous expliquèrent la formation de ces cavernes: Le noyau lunaire se contractant plus rapidement que la croûte, il se forma un vide entre les deux qui pompa l’atmosphère primitive et l’eau qui exista jadis autour de la Lune.

Mardi: Nous avons visité cette caverne merveilleuse. Sinon, rien à signaler.

Mercredi: Retour au vide cosmique. Destination: Mars. Le voyage dura toute la journée.

Jeudi: La planète rouge est en vue. De près, on ne voit pas trace des fameux canaux. Puis, c’est l’atterrissage. C’est fabuleux de voir le sol s’approcher si rapidement. L’engin qui nous a amené ici s’enfonça entre les parois d’un canyon géant de plusieurs milliers de mètres de profondeur. Le long du cours d’eau qui a creusé cette immense vallée s’étend une ville d’une beauté inimaginable. j’ai enfin compris pourquoi les américains n’ont jamais publié de carte détaillée de la planète rouge. Nous avons ensuite survolé les déserts, les pôles et d’autres villes de cette planète au sujet de laquelle nos savants se sont, ou trompés, ou nous ont menti.

Vendredi: Retour vers la station gravitant autour de la Terre. Notre libération semble proche.

Samedi: Enfin, nous avons retrouvé la Terre. Un disque volant nous déposa dans un endroit désert près de Bienne. Etrangement, je suis le seul à me souvenir de ce qui s’est passé durant cette semaine.


Ce texte a été écrit le 19 septembre 1974 à l’âge de 15 ans.

 

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