Ici comme ailleurs

Kennedy Space Center, 15 octobre 1997. Sur l’aire de départ des navettes spatiales de Merritt Island, une grande effervescence régnait autour d’un engin étrange, mi-avion, mi-fusée dressé vers le ciel. Lorsque retentit la sirène, la foule des techniciens qui s’occupaient des derniers préparatifs regagna rapidement les blockhaus d’où l’on procéda au lancement.

Ce départ fit date dans l’histoire. En effet, pour la première fois depuis le début de l’âge cosmique, des hommes ont quitté le système solaire pour ne jamais y revenir.

12 h 45. Le lancement s’est déroulé parfaitement comme prévu. La navette qui emportait l’équipage du premier vaisseau interstellaire, rejoignit la station orbitale numéro cinq. De là, un remorqueur spatial emmena l’équipage vers le vaisseau gigantesque qui, quelques jours plus tard, s’élança vers l’infini.

18 octobre, 8 h 30. Le dernier passager à ne pas encore être en hibernation vient d’être introduit dans un caisson cryogénique assez semblable à ceux utilisés sur Terre pour conserver les malades incurables.

Dès lors, et jusqu’à ce que l’astronef ait quitté le système solaire, seule une douzaine d’hommes sont restés éveillés. Ensuite, l’ordinateur de bord, la machine la plus énorme jamais construite par l’homme, a dirigé le vaisseau vers son but lointain: une lointaine planète semblable à la Terre sur laquelle les hommes pourraient s’installer et bâtir une civilisation prospère.

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Selon le programme de vol, il était prévu que le vaisseau se dirigerait à sa vitesse maximale, cent cinquante mille kilomètres à la seconde, vers l’étoile Alpha du Centaure, et s’il ne trouvait pas de planète habitable, il continuerait sa route vers l’inconnu.

Or quelques mois après le départ, il se passa quelque chose d’étrange. Sur Terre, les appareils de repérage avaient soudain détecté des masses métalliques s’approchant rapidement du vaisseau. Après quelques heures, l’astronef et les choses inconnues infléchirent leurs trajectoires, se dirigeant hors du plan de la galaxie et tout à coup disparurent.

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Une fois, le vaisseau entra dans un système planétaire. L’ordinateur envoya alors des sondes automatiques pour savoir s’il y avait une planète habitable.

Les résultats furent positifs: La seconde planète possédait une atmosphère oxygénée, les deux tiers de la surface sont occupés par les océans et les températures s’échelonnent de -80°C aux pôles à +45°C à l’équateur. La planète abrite déjà une civilisation primitive essentiellement paysanne.

Le cerveau électronique réveilla une quinzaine d’hommes qui, après la mise en orbite du vaisseau autour de la deuxième planète, étaient chargé d’installer un astroport de fortune sur l’un des continents de l’astre. Ensuite, une centaine d’autres personnes furent réveillées pour construire une ville. Beaucoup plus tard, tous les émigrés furent rendus à la vie.

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Depuis vingt ans que les terriens s’étaient installés sur Terre II, ils n’avaient jamais rencontré que des hommes primitifs qui n’auraient jamais été capables de construire ces engins fantastiques que l’on voyait passer dans le ciel de la planète.

Que sont-ils? D’où viennent-ils?


Ce texte a été écrit le 18 juin 1975 à l’âge de 16 ans.

 

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