Note préliminaire : Pour accéder à plus de détails concernant les anciens calendriers, des liens sont proposés qui pointent vers la partie du Réseau regroupant l’ensemble des archives du vaisseau interstellaire Santa-Maria, plus précisément la section qui contient la copie intégrale du Réseau (autrefois appelé Internet) dans son état lors du départ du vaisseau en direction d’Alpha du Centaure. Les mots soulignés par des petits points dévoilent un commentaire lorsqu’on les titille.
Il est difficile de déterminer quand le premier calendrier a été inventé par une société humaine. Les archéologues ont retrouvé des indices de leurs utilisations remontant à bien avant l’invention de l’écriture. Le besoin de calendriers remonte peut-être à l’époque où les premiers hominidés se sont aventurés en dehors de leur berceau de l’Afrique équatoriale et ont été confrontés avec le phénomène des saisons.
Depuis lors, chaque groupe humain, chaque société, chaque civilisation s’est fabriqué un outil conceptuel pour mesurer les principaux cycles qui rythmaient son existence : le jour et la nuit, les phases de la lune, le passage des saisons. Pour des raisons pratiques, il a aussi ajouté d’autres cycles sur des bases purement culturelles, telles la semaine de sept jours ou la décade de dix jours, les ères liées à la vie d’un souverain, etc.
Le début d’un calendrier correspond généralement à un évènement historique marquant de la société qui l’utilise, renforçant ainsi le caractère structurant de sa culture.
La presque totalité des calendriers ayant été conçus avant l’introduction du chiffre zéro dans la numération locale, leurs cycles commencent généralement par le nombre 1. Avec l’adoption généralisée des méthodes de la science occidentale dans le développement technologique et de nombreux usages de la vie courante, cette anomalie de la notation, parmi d’autres, a posé un certain nombre de problèmes pratiques. D’un point de vue anecdotique, on peut mentionner la confusion qui a régné concernant la date exacte du passage au troisième millénaire du calendrier occidental. Était-ce le 1er janvier 2000 ou 2001? Il est à noter que cette confusion n’est pas liée à ce que l’on avait nommé alors le bug de l’an 2000. Plus pratiquement, l’absence d’année 0 (zéro) posait problème aux historiens et archéologues qui cherchaient à dater des évènements antérieurs au début de leurs calendriers. Pour l’astronomie qui a une forte base mathématique, ce problème a été résolu en créant un calendrier spécifique, justement dénommé « calendrier astronomique » identique au calendrier occidental, à l’exception de la présence d’une année 0, précédant l’année 1. Les dates astronomiques antérieures au début sont dans ce cas décalées d’une année par rapport à l’usage des historiens.
Calendrier terrestre grégorien
— durée d’un jour terrestre : 86’400 secondes
— durée de l’année terrestre : 365.2425 jours terrestres
Aux alentours de l’éclosion, le calendrier occidental, aussi appelé calendrier grégorien, du nom du chef religieux qui en avait ordonné l’élaboration, avait vu son usage se généraliser à l’ensemble de la planète Terre, sans toutefois remplacer totalement les calendriers locaux. Ce calendrier avait l’avantage, outre celui d’être issu de la culture dominante de l’époque, d’être le plus précis dans sa description de l’année solaire. Il n’était toutefois pas exempt d’une inutile complexité héritée de ses prédécesseurs.
Dans les gigasecondes qui ont suivi l’Éclosion, la prédominance de ce calendrier fut remise en question pour deux raisons :
— Premièrement, en contreréaction à la globalisation de l’économie et à ses excès, de nombreux mouvements de défense de l’identité culturelle et religieuse régionale se sont développés. Ceux-ci ont ainsi remis en question l’usage de ce calendrier d’origine chrétienne au profit des calendriers traditionnels.
— Deuxièmement, avec la création des premiers habitats extraterrestres, il est devenu évident qu’aucun des calendriers existants n’était adapté à l’usage de leurs habitants.
La définition d’un nouveau calendrier totalement indépendant des traditions culturelles était devenue impérative. Au cours des siècles passés, d’innombrables calendriers alternatifs ont été proposés, mais tous conservaient une trop grande complexité, lorsqu’ils ne l’augmentaient pas, étaient imprégnés des influences culturelles qui avaient motivé leur création, et surtout, aucun n’était adapté aux conditions d’existence des habitants de l’espace.
Durant de très nombreuses mégasecondes, d’innombrables commissions furent chargées de l’élaboration d’un calendrier universel qui répondrait à tous les besoins. Mais aucun consensus ne parvenait à s’établir. Dans la pratique, sur Terre, on continua à utiliser les calendriers traditionnels à force de conversions plus ou moins entachées d’erreurs et de confusions. Dans l’espace, l’adoption des calendriers terrestres étant rejetée tant pour des raisons pratiques que par l’affirmation d’une identité culturelle propre, on chercha une solution non terrestre. Mais là aussi, il n’était pas évident de concilier les besoins des différentes communautés. Si sur la Lune, il paraissait évident de baser le nouveau calendrier sur la durée du jour lunaire, cela n’avait aucun intérêt pour les occupants des habitats en orbite terrestre ni pour l’avant-poste établi sur Mars.
Le seul point sur lequel tout le monde était d’accord, c’était l’usage de la seconde comme unité de base commune. On réalisa que depuis toujours, les ordinateurs utilisaient cette unité comme base pour la mesure de tous les temps internes. Oh! bien sûr, chaque système d’exploitation avait défini son propre instant initial selon des références culturelles (une fois de plus) choisies plus ou moins arbitrairement par les ingénieurs chargés de la question. Pourtant, un instant de référence avait un statut particulier: le temps UNIX, utilisé par ce système d’exploitation. Bien qu’initialement peu d’ordinateurs étaient basés sur ce système, l’infrastructure de communication mondiale, que l’on nommait alors « Internet », avait adopté cette base de temps, c’est à dire le 1er janvier 1970 à 00:00:00 GMT. Par un heureux hasard, cette date coïncide, à une demi-année terrestre près, au premier pas d’un être humain sur la Lune. Au-delà des rivalités géopolitiques de l’époque, il fut reconnu que cette date correspondait admirablement aux moments marquants aptes à servir de point de départ pour un nouveau calendrier. De plus et ce n’est pas à négliger si l’on tient compte du contexte économique de l’époque, vu que son utilisation était déjà universellement adoptée, il n’y avait pratiquement aucun cout supplémentaire.
Il fut donc décidé que le nombre de secondes depuis le 1er janvier 1970 du calendrier occidental serait la seule référence temporelle acceptée officiellement. Mais un nombre de secondes ne respecte pas la principale caractéristique d’un calendrier qui est de reproduire les cycles rythmant l’existence d’une population. Ce consensus minimaliste ne résolvait apparemment pas le problème initial qui était de définir un calendrier commun à l’ensemble des sociétés humaines.
Ce n’était qu’une apparence, car cela permit enfin de réaliser qu’il était illusoire de chercher un calendrier unique, que cela n’avait pas de sens, de la même manière qu’il n’y aurait pas de sens d’imposer les mêmes pratiques vestimentaires aux pôles que sous les tropiques. Tous les actes officiels étaient dorénavant datés sur la base du nombre de secondes, mais ces dates seraient implicitement converties vers le calendrier préféré de l’usager.
De cette nouvelle situation, il découla un certain nombre de faits importants :
— Il n’y avait plus de concurrence entre les différents calendriers, donc plus de tentatives d’en imposer l’usage. Chaque région, chaque culture, chaque religion et chaque individu était libre d’utiliser le calendrier qui lui convenait le mieux. De cette liberté, il découla la création d’une multitude de nouveaux calendriers, souvent très adaptés aux besoins locaux, parfois farfelus ou même uniquement le prétexte à de grosses farces.
— Il devenait enfin possible de résoudre élégamment toute la gestion du temps et des dates dans l’infrastructure informatique, évitant ainsi que ne se reproduisent des crises telles que celle du bug de l’an 2000.
— Il devint nécessaire de trouver une nouvelle définition de la durée d’une seconde qui soit indépendante des distorsions temporelles décrites par les théories de la relativité restreinte et générale.
— Le choix de la date approximative du premier pas humain sur la Lune comme instant zéro avait bien une forte valeur symbolique pour tous ceux qui vivaient en dehors du puits gravitationnel de la Terre, mais elle était bien moindre pour ceux qui en restaient prisonniers. Pourtant, c’est cette même année 1970 que fut commandée l’étude publiée deux ans plus tard par le Club de Rome sous le titre « The limits to growth » (en français « Halte à la croissance ? »). Ce rapport prémonitoire fut en son temps presque unanimement dénigré et rejeté, car il était totalement iconoclaste et remettait en cause le dogme alors absolu de la croissance économique. Les changements climatiques et l’effondrement des nations industrielles dans le siècle suivant démontrèrent largement la pertinence de ce rapport. Il devint même un texte incontournable dont l’étude fut rendue obligatoire pour tous les écoliers de la planète.
Ainsi, cette date devint celle marquant le renouveau pour les deux composantes de l’humanité, la terrestre et l’extraterrestre. On nomma cet instant l’Éclosion! Éclosion du bourgeon qui s’ouvrait sur une nouvelle harmonie avec la nature et éclosion de la fleur qui déployait sa corole sur l’ensemble du système solaire.
Après une période d’effervescence, un nombre réduit de calendriers finirent par s’imposer, un par planète ou lune habitée. Les principaux seront décrits ci-dessous, en commençant par celui qui est utilisé dans les habitats non planétaires, les stations orbitales, les astéroïdes miniers et les vaisseaux interplanétaires.
Calendrier décimal universel
— durée d’un jour décimal : 100’000 secondes
— durée de l’année décimale : 1’000 jours décimaux
Sur les planètes et les lunes, la rotation propre de l’astre impose une succession de jours et de nuits qui constitue une contrainte forte sur les calendriers locaux. En l’absence d’une telle rotation ou lorsque la période de cette rotation est trop éloignée du cycle circadien humain hérité de son évolution terrestre, on a adopté un calendrier purement décimal. À l’instar des intervalles de temps inférieurs à une seconde qui étaient depuis longtemps exprimés en millisecondes, microsecondes, nanosecondes, etc., les intervalles de temps supérieurs à une seconde sont simplement exprimés en secondes, kilosecondes, mégasecondes ou gigasecondes. Les dates sont de la même manière exprimées en secondes, kilosecondes, mégasecondes et gigasecondes depuis l’Éclosion. Ainsi, on dira que tel évènement s’est produit à 12 gigas, 524 megas, 981 kilos et 47 secondes.
Pour des raisons pratiques, on définit le jour décimal comme valant 100 kilosecondes, soit environ 28 heures terrestres. On avait également proposé la décade valant 10 jours décimaux, mais comme une décade correspond également à une mégaseconde, ce terme n’est pas parvenu à s’imposer. On définit aussi l’année décimale comme valant 100 mégasecondes, soit 1000 jours décimaux ou environ 3 ans terrestres. Finalement, il faut mentionner la durée de 10 mégasecondes qui est parfois nommée saison décimale ou mois décimal, sans qu’il y ait de consensus à ce sujet.
Anecdote: On peut mentionner que de nombreuses personnes fêtent leurs gigasecondes, un évènement qui ne se produit que trois ou quatre fois dans une vie humaine.
Il est à noter que le qualificatif « décimal » n’est spécifié que par les personnes qui n’utilisent pas ce calendrier de manière courante.
Afin de faciliter la lecture des dates exprimées dans le calendrier décimal, le nombre de secondes est décomposé en groupes d’un à trois chiffres isolés par des séparateurs. La norme ISO 8601:15’8.–‘-.–‘— (en vieil anglais, ISO signifie Interplanetary Standardization Organisation) spécifie que le caractère « ’ » doit être insérée tous les 3 chiffres permettant ainsi de distinguer aisément les secondes, kilosecondes, mégasecondes et gigasecondes. Cette norme spécifie également l’insertion de caractères « . » afin de distinguer immédiatement le jour décimal et l’année décimale. La date 9876543210 (22 décembre 2282 dans le calendrier grégorien) doit, selon la norme, être affiché ainsi: 9’8.76’5.43’210 .
Toutefois, des variantes locales sont utilisées ici ou là. Par exemple, deux notations différentes sont utilisées dans le vaisseau interstellaire Rama (actuellement en route vers les étoiles). Dans la couronne terrestre, cette date est exprimée sous la forme 9.876:5.43:210, alors que dans le cœur du vaisseau, les zérogés utilisent la forme 9:8.76:5.43:210 .
Calendrier terrestre de l’Éclosion
— durée d’un jour terrestre: 86’400 secondes
— durée de l’année terrestre: 365.2425 jours terrestres
Bien que manquant de cohérence, le système des heures, minutes et secondes pour mesurer les temps inférieurs à un jour, en usage depuis des siècles sur Terre s’est maintenu parce qu’il permettait de diviser le jour en un nombre entier de cycles. Hérité du système de numération sexagésimal des Babyloniens, il découpe une journée en 24 heures de 60 minutes de 60 secondes. Contrairement à ce que croient de nombreuses personnes dans le système solaire, ce n’est pas une coïncidence que le jour terrestre peut se découper en un nombre exact de secondes. C’est la seconde qui a été définie à l’origine comme une fraction de la durée d’un jour terrestre.
Une année tropique terrestre dure approximativement 365,2425 jours. Comme ce nombre n’est pas entier, tout calendrier terrestre doit comporter un mécanisme d’adjonction ou de retrait de jours pour éviter une dérive saisonnière. L’année compte donc 365 jours, plus un éventuel jour supplémentaire. L’algorithme retenu à cet effet est celui des années bissextiles introduites par le calendrier occidental, soit l’ajout d’un jour supplémentaire tous les quatre ans, sauf si le numéro de l’année est divisible par 100 et pas par 400.
L’année terrestre est divisée en mois d’une durée proche de celle d’un cycle lunaire. La durée de ce mois varie suivant les calendriers. Le calendrier terrestre de l’Éclosion le fixe à 28 jours, ce qui donne une année de 13 mois, soit 364 jours. Un jour supplémentaire est nécessaire pour atteindre les 365 jours de l’année normale. Ce jour est rajouté en fin d’année en même temps que le jour supplémentaire des années bissextiles. On nomme ces jours des chouias, un mot de l’arabe préÉclosion qui signifiait « un petit peu ».
Le choix de mois de 28 jours est judicieux, car, non seulement, il est ainsi possible de diviser assez précisément l’année en un nombre entier de mois, mais il est également possible de diviser ces derniers en quatre semaines de 7 jours. La semaine étant, rappelons-le, une notion héritée des religions monothéistes moyen-orientales et qui s’est généralisée par la suite au niveau planétaire par l’intermédiaire du calendrier occidental. Il est également possible de diviser l’année de base de 364 jours en quatre saisons d’exactement 13 semaines. Les chouias ne sont pas comptés dans les mois ni dans les semaines, ils sont littéralement hors calendrier. Ainsi, le 1er jour du 1er mois de l’année est également le 1er jour de la 1re semaine.
Comme il a été mentionné au début de cet article, le calendrier terrestre de l’Éclosion commence tous ses cycles par le nombre 0, rompant avec une tradition millénaire. Ainsi, le 1er jour de l’année est le jour 0 de la semaine 0 et du mois 0. Officiellement, les mois et les jours de la semaine n’ont pas de nom contrairement à l’ancien calendrier occidental. Toutefois, il est courant d’en utiliser pour des raisons pratiques, les noms choisis variant d’une langue ou d’une culture à l’autre. Pour la semaine, le nombre de jours étant inchangé, les mêmes noms ont été conservés, à de rares exceptions près. Pour les mois, les noms traditionnels étaient souvent basés sur l’état des connaissances astronomiques à l’époque de l’introduction de leur calendrier respectif. Ces noms ont été remplacés par d’autres selon des choix propres aux diverses cultures. Une nomenclature tend toutefois à se généraliser, soit la liste des 13 planètes les plus grandes du système solaire, triées en fonction de leur distance à l’étoile: mercure, vénus, terre, mars, cérès, jupiter, saturne, uranus, neptune, pluton, éris, Haumea, makemake. Bien sûr, comme chacun peut le constater, cette liste porte elle aussi la marque de l’époque où elle a été établie, d’autres astres de grande taille ayant été découverts depuis lors aux confins du système solaire.
Le cycle officiel des saisons est légèrement décalé par rapport à la réalité astronomique pour être synchrone avec le reste du calendrier. Ainsi, l’hiver de l’hémisphère nord commence officiellement le 0 mercure et non pas le 19 makemake, soit 10 jours après son début astronomique.
Ce calendrier a été finalement adopté en raison de sa relative simplicité et de son agnosticisme, tout en maintenant une forte similitude avec les calendriers utilisés auparavant.
Anecdote: de tout temps, certaines personnes superstitieuses attribuaient des qualités bénéfiques ou maléfiques à certains jours particuliers. Le vendredi 13 était un de ces jours-là. Le calendrier terrestre de l’Éclosion garantit qu’il n’y a pas de vendredi 13. Il se pourrait, mais il est impossible de le démontrer, que ce fait ait été déterminant pour convaincre une partie de la population de la péninsule européenne d’adopter ce calendrier.
Anecdote: Un tel calendrier de 13 mois de 28 jours avait déjà été proposé plus de 6 gigasecondes auparavant, mais il n’était pas parvenu à s’imposer, probablement en raison de l’anticonformiste de son inventeur, un certain Alfred Jarry: http://fr.wikipedia.org/wiki/Calendrier_pataphysique
Calendrier lunaire
— durée d’un jour lunaire : 2’551’480 secondes
— durée de l’année lunaire (retour du soleil dans les mêmes constellations, soit la même durée que l’année terrestre) : 12.3683 jours lunaires
Diverses tentatives pour construire un calendrier lunaire ont été entreprises par les premiers habitants du satellite naturel de la Terre, sans grand succès. Le plus prometteur proposait de découper le jour lunaire en 25 jours standards de 100 kilosecondes, plus un demi-jour de 51’480 secondes.
D’autres envisageaient de se baser sur la rotation de la Terre sur elle-même telle que mesurée depuis la Lune. Indépendamment de ses défauts et de ses qualités, cette classe de calendriers était systématiquement rejetée par les habitants de la face cachée de la Lune. Ce rejet s’explique facilement, car la Terre y est en permanence invisible. De plus, la population y est composée en majorité d’individus rejetant farouchement tout ce qui a un rapport quelconque avec la planète mère. Effectivement, la face cachée de la Lune est le seul endroit du système solaire, si ce n’est de l’univers entier, où la Terre n’est jamais en ligne de mire.
Finalement, les Luniens se sont accommodés du calendrier décimal universel avec de longues périodes de clarté et d’obscurité indépendantes de la durée conventionnelle de la journée, à l’instar des habitants des régions polaires de la Terre ou de Mars.
Calendrier martien
— durée d’un jour martien : 88’775.24409 secondes
— durée de l’année martienne : 668.5991 jours martiens (sol)
— 4 saisons de 193.30, 178.64, 142.70 et 153.95 jours martiens
De très nombreux calendriers martiens ont été proposés avant l’établissement de la première communauté martienne. Mais aucun n’avait de sens réel pour les ingénieurs qui contrôlaient leurs sondes robotiques rudimentaires depuis la Terre. Ils se contentaient de compter le nombre de jours martiens, alors appelés sols, depuis l’instant où la sonde s’était posée sur Mars.
Les premiers colons ont choisi de découper le jour martien en 100 kilotops de 1000 tops, un top durant approximativement 0.88775 seconde. Par la suite, avec l’adoption de la seconde comme base de temps officielle dans l’ensemble du système solaire, un nouveau système basé sur la seconde a été instauré. Dans ce nouveau modèle, le jour martien est divisée en kilosecondes, soit 88 kilosecondes pleines et une kiloseconde partielle de 775 secondes, une seconde supplémentaire étant rajoutée environ tous les 4 jours.
Le nouveau système est toutefois moins intuitif pour une utilisation de tous les jours. L’ancien système basé sur les tops est resté en usage. La coexistence des deux systèmes crée une certaine confusion qui persiste encore actuellement. Cette confusion est sans doute à l’origine du proverbe bien connu: « C’est lorsqu’il est au top qu’un Martien passe la seconde ».
L’année martienne comportant 668.5991 jours, tout calendrier martien devra prévoir un système de compensation consistant à rajouter 3 jours tous les 5 ans, selon le cycle 1,0,1,1,0. Pour éviter un glissement du calendrier, la suppression du premier de ces jours supplémentaires est requise tous les 1110 ans, ce qui n’est évidemment arrivé qu’une seule fois jusqu’à présent, soit en l’an 0 du calendrier martien, débutant également à l’Éclosion.
L’année martienne est divisée en 24 mois de 28 jours, le dernier étant tronqué de 3 ou 4 jours suivant les années. Le nombre de jours d’un mois martien est ainsi égal à celui d’un mois terrestre. Il en découle que les Martiens ont tout naturellement conservé la notion de semaine de 7 jours. À l’instar du calendrier terrestre, le premier jour de l’année est également le premier jour de la semaine. Toutefois, les durées des années terrestres et martiennes étant différentes, il n’y a pas de correspondance entre les semaines de ces 2 planètes. Lors de l’adoption de leur nouveau calendrier, les Martiens parlaient encore majoritairement les anciennes langues terrestres et avaient conservé les mêmes noms pour les jours de la semaine martienne que pour la semaine terrestre, ce qui avait été à l’origine de nombreux malentendus. C’est pourquoi, lorsque l’usage du terrien homo s’est imposé comme langue commune de communication dans le système solaire, des noms différents ont été choisis pour les jours des semaines terrestres et martiennes.
Les noms retenus pour les jours de la semaine sont ceux des 7 premières sondes à s’être posées sans encombre sur Mars, soit : Viking, Sojourner, Spirit, Opportunity, Phoenix, Curiosity et Exomars.
Les noms attribués aux mois de l’année martienne sont les prénoms des premiers astronautes à y avoir posé le pied, soit : Kim, Hector, John, Toshiro, Abdel, Li, Gudrun, Alonso, Boris, Bertrand, Linda, Fabrizio, Tchang, Miao, Merveille, João, NangNyi, Kumar, Xuguan, Milena, Aarushi, Nadine, Natasha, Dimos.
L’inclinaison de l’axe de rotation de la planète Mars est similaire à celui de la Terre. Il y existe donc aussi des saisons marquées. Toutefois, en raison de l’excentricité de son orbite autour du soleil, les saisons martiennes ne sont pas de durées égales. Dans l’hémisphère nord, le printemps dure 193.3 jours, l’été 178.64 jours, l’automne 142.70 jours et l’hiver 153.95 jours. Pour le calendrier, le printemps dure 196 jours, soit exactement 7 mois, l’été 168 jours (6 mois), l’automne 140 jours (5 mois) et l’hiver 164(5) jours (6 mois). Les saisons commencent le 0 des mois Abdel, Fabrizio, Kumar et Natasha.