Le soleil émerge lentement au-dessus du col Defourche. Bientôt, les ombres vont commencer à se retirer de Maïfatte, pour l’instant encore endormi. De petits nuages cotonneux stagnent çà et là, attendant un premier rayon de soleil pour se dissiper. Un petit-déj sur le balcon, face à ce merveilleux paysage. Que puis-je rêver de mieux ? Une porte temporelle pour retourner chez moi, bien sûr. Et aussi la présence de Nielle. Ni l’une ni l’autre ne me sont accessibles, probablement à jamais. Mon destin se déroule ici, maintenant, et il s’annonce passionnant.
Il est temps que je me rende à Sinterose. Ixycs ne m’a pas donné d’heure de rendez-vous, mais je ferais bien de ne pas arriver trop tard dans la matinée.
Je sors de l’appartement et me retrouve dans le couloir sans me souvenir par quel côté nous sommes arrivés hier. J’hésite un instant. Je m’apprête à interroger Jiminy lorsque sur le mur en face de moi, se dessine une flèche clignotante sur laquelle est écrit « Sinterose ». La flèche pointe à gauche, j’imagine que c’est par là que je dois aller.
La flèche s’efface dès que je me mets en mouvement. À chaque embranchement, une flèche similaire apparait spontanément à mon approche et s’efface dès que je prends la bonne direction. Au fur et à mesure de ma progression, la fréquentation des couloirs augmente. Il y a parmi les passants une proportion de grands singes similaire à celle de Rama. La plupart s’orientent par eux-mêmes sans difficulté. Certains toutefois semblent s’aider de flèches qui leur sont destinées. Ce chimpanzé, par exemple, suit une flèche portant une série de trois pictogrammes qui n’ont pour moi aucune signification.
Que se passerait-il si je prenais un autre chemin que celui qui m’est désigné ? Rien ne remplace l’expérience. À une intersection, je prends délibérément un mauvais couloir. Immédiatement, une flèche trois fois plus grosse me prie de reprendre le chemin normal. Quelques passants m’observent d’un air intrigué. Je poursuis ma progression dans ce couloir qui m’éloigne de ma destination. La grosse flèche m’accompagne pendant une minute, avant de s’effacer et être remplacée par une multitude de petites flèches portant des noms variés. Deux d’entre elles désignent « Sinterose ». Celle pointant dans la direction « officielle » clignote, toutes les autres flèches étant statiques.
Désirant mener l’expérience à son terme, je poursuis mon chemin dans la direction indiquée par la seconde flèche « Sinterose ». À chaque nouvel embranchement, le nombre de flèches qui me sont destinées se réduit pour, finalement, ne plus indiquer que ma destination initiale. Je ne pourrais dire que je suis étonné par la capacité de ce système d’aide à l’orientation à s’adapter à un comportement imprévu ; mais je suis fasciné par son intégration parfaite au décor et sa facilité d’utilisation ne nécessitant absolument aucun apprentissage.
Enfin, après deux trajets en métro, j’arrive à Sinterose. Ici aussi, le monde se résume en une succession de couloirs monotones malgré la diversité de la décoration. Je suis pris d’un léger sentiment de malaise. Je comprends que les humains aient décidé de s’enfoncer sous terre pour redonner à la nature la place que la surpopulation lui avait volée, mais le prix à payer pour les individus est tout de même très lourd. Il y a de quoi péter les plombs si l’on a que ces couloirs comme horizon.
Les flèches m’indiquent maintenant « Centre Culturel Spatial ». Très rapidement, je pénètre dans une grande salle sphérique d’environ trente mètres de diamètre. La lumière naturelle entre par une immense fenêtre circulaire située au sommet de la sphère. Il y a des dizaines de modèles de fusées et autres vaisseaux spatiaux suspendus à différentes hauteurs sans que le système de suspension soit visible. Il y a aussi une mappemonde couchée sur son axe avec, émergeant de l’Océan Indien, une tige verticale figurant l’ascenseur spatial. Et là, ce cylindre noir ? Il ne peut s’agir que de Rama, le gigantesque vaisseau qui emporte mon coeur vers l’autre bout de l’univers.
C’est ça le Centre Culturel Spatial ? Ça ressemble surtout à un musée de l’espace.
Au centre de la salle se dresse une statue de près de huit mètres de haut. Elle représente un chimpanzé habillé comme un des premiers astronautes américains. Il porte son casque sous le bras gauche, pointant un regard mystérieux en direction du ciel. Autour du socle de la statue, l’inscription « Ham, le premier humain dans l’espace, 31 janvier 1961 (-9) » tourne en lettres lumineuses.
– L’Histoire a de l’humour, ne trouvez-vous pas ?
Je me retourne pour découvrir celui qui a prononcé ces mots. C’est un jeune homme d’une vingtaine d’années à la peau bien plus foncée que celle résultant du métissage généralisé. Il a les yeux extrêmement bridés ressemblant à deux entailles horizontales au fond des orbites. Ses vêtements me paraissent bizarres au premier regard. Puis je réalise qu’il est habillé à peu près comme moi : un jean serré et un T-shirt portant l’inscription en anglais : « To blossom or not to blossom, that’s the question ! ».
Le plus étrange est qu’il s’est adressé à moi en français avec seulement un faible accent. Il ne me laisse pas le temps de réagir.
– Qui aurait pensé à l’époque que l’Histoire oublierait le nom de Youri Gagarine pour ne retenir que celui d’un singe issu d’un laboratoire d’expérimentation ? Pas moi, en tout cas ! Et vous ?
Il me parle comme s’il avait vécu ces évènements. Serait-il possible que lui aussi ait fait le grand saut dans le temps ? Il parle français, il est le premier à me vouvoyer depuis mon arrivée au 26e siècle. Il se fringue comme moi.
Bon, pour le vouvoiement, il est vrai que le « terrien homo » ne contient pas ces formes de politesses si courantes dans les langues anciennes. Mais tout de même, je suis totalement confus. Je parviens vaguement à bafouiller une réponse.
– Heu… non, non… moi non plus. Mais tu… vous… venez aussi du… 20e siècle ?
Il éclate de rire.
– Oh non ! Je suis un pur produit du 6e siècle après l’Éclosion. Mais il est vrai que j’ai toujours été fasciné par votre époque et les deux siècles suivants. J’ai passé mon enfance et mon adolescence à dévorer tout ce qui a été écrit ou enregistré sur cette période cruciale de notre histoire, au grand désespoir de mon noeud parental. Bien que fragmentaire, ma connaissance de cette époque justifie mon appartenance au noeud, au même titre que vous.
Il marque une très courte pause.
– Mon nom est Clod Sung. Ixycs étant surchargé, il m’a demandé de vous faire visiter le Centre. Bienvenue à Sinterose.
– Merci !
Je désigne la salle autour de nous.
– C’est grand ici. C’est le plus grand volume dans lequel je me suis trouvé depuis mon retour sur Terre. Il a été creusé artificiellement ou on a profité d’une caverne naturelle ?
– Ni l’un ni l’autre. Le centre est le plus grand bâtiment à l’air libre de toute l’ile. Il faudra que vous sortiez l’admirer du dehors. Il est superbe. Il a la forme d’un letchi et la couleur aussi, rouge.
– Un letchi ? Pourquoi ?
– Mais parce que c’est le symbole de La Fournaise. Et que, lorsqu’en 36 (2006 selon l’ancien calendrier) la sonde NewHorizons est partie d’ici même (de Pluton Sinterose, plus précisément) en direction de Pluton, elle emportait une expérience scientifique destinée à tester une théorie de la gravitation formulée par un certain Zweistein…
– Pas Zweistein, Einstein !
– Ha ? Vraiment ? Toujours est-il que cette expérience consistait à maintenir un letchi en équilibre au centre d’une cavité et aussi de mesurer l’influence des différents champs de gravité sur la sonde et sur le letchi.
– Un letchi ? J’y connais pas grand-chose en physique, mais moi, à la place du letchi, j’aurais mis une sphère métallique. Le letchi va immanquablement se dessécher et ainsi perdre de la masse, ce qui complique considérablement l’expérience, non ? La masse d’une sphère métallique reste parfaitement stable dans le temps et sa forme parfaite simplifie beaucoup les calculs.
Il parait un peu moins sûr de lui.
– Oui, peut-être bien. Je dois avouer que les données provenant de cette période d’avant la veillance sont très fragmentaires.
– En raison de la fameuse « crise des archives » ?
– Oui ! Entre autres. Il se peut que les détails de ce que je viens de vous raconter ne soient pas tout à fait exacts. Toujours est-il qu’il y a bien eu un letchi embarqué dans cette sonde, on a retrouvé des photos attestant ce fait dans les archives de la société Bigelow Aerospace qui a construit la sonde.
– Il y a un autre point qui me dérange dans ton… votre histoire : je n’avais jamais entendu parler d’une base de lancement de fusées sur l’ile de La Réunion. L’Agence Spatiale Européenne lançait ses fusées Ariane depuis un autre territoire français, la Guyane, en Amérique du Sud. Il doit bien subsister quelques vestiges de cette base de lancement. J’irai bien y jeter un oeil un de ces jours.
Là, il prend vraiment un air désolé et peut-être même quelque peu irrité.
– Hmmm, malheureusement, il n’en reste rien. Les fanatiques de la « Restitution » ont détruit toutes les installations et quelques années plus tard, le site fut entièrement englouti par une coulée de lave.
– Bon. Eh bien, tant pis. On commence la visite ?
– Oui, bien sûr. Mais avant, j’aimerais résoudre un petit problème… linguistique.
– Heu… oui ?!
– Voilà : comment faut-il que je vous présente aux membres du noeud ? Bernard Krummenacher, monsieur Krummenacher ou encore autrement ? Je crois savoir que les gens accordaient beaucoup d’importance à toutes sortes de règles de bienséance et de titres honorifiques. Je ne voudrais point vous indisposer.
C’est mon tour d’éclater de rire.
– Alors là, pas d’inquiétude. J’ai toujours été allergique à tout ce fatras de formules de politesse qui ne servaient qu’à maintenir, voire à renforcer, les divisions sociales entre les individus. Vous… non ! Tu… peux simplement m’appeler Bernard comme tout le monde l’a fait depuis mon arrivée. Tu peux éventuellement ajouter l’expression « … qui vient de l’an 2000 » pour ceux qui ne sauraient pas encore. Mais par pitié : arrête de me donner du « vous » à tout bout de champ ! Ça, je le déteste. Pour moi, le vouvoiement, c’est une barrière que le locuteur dresse entre lui et celui à qui il s’adresse. Cela avait peut-être un sens dans les sociétés fortement hiérarchisées du passé, mais c’est tout à fait inutile en Acratie.
– Très bien. Alors, suis-moi, Bernard… qui vient de l’an 2000 !
La visite commence par les hauteurs de la grande salle d’exposition sphérique. On accède à son sommet par une longue rampe hélicoïdale accrochée à la paroi. Une porte de microturbulences nous mène à l’extérieur, sur la fenêtre transparente qui nous offre une vue imprenable sur les objets exposés, ainsi que sur le crâne poilu du premier astronaute. Le centre ressemble effectivement à un letchi géant, avec sa pelure granuleuse. Mais la couleur rouge vif me surprend. Je croyais que la peau des letchis était plutôt brune. Mais peut-être que les variétés cultivées actuellement ont cette couleur. Mais bon, je ne peux m’empêcher de penser qu’on l’a badigeonné de rouge à lèvres.
Le letchi n’est que la partie émergée de l’iceberg. Mon guide m’apprend que les bureaux, les laboratoires et les salles de conférences sont tous en sous-sol, conformes en cela à la norme architecturale contemporaine. En redescendant, il me fait remarquer ce qui ressemble à un gros moteur de fusée duquel sort une sorte de grosse flamme bleue. Pas une vraie, un hologramme bien sûr.
– Regarde là : c’est une réplique du Vasimr Diaz M, le moteur révolutionnaire qui a permis le premier voyage habité vers Mars dans les années 60, 2020 du vieux calendrier occidental.
– Qu’est-ce qu’il avait de si nouveau ?
– À la différence des moteurs chimiques classiques, il s’agit de propulsion magnétoplasmique. Un champ magnétique propulse un gaz léger à une très grande vitesse.
– Ah oui ! j’avais entendu parler de ce type de moteurs. Mais les poussées sont très faibles et même s’ils sont économiques en terme de carburant, la durée d’un voyage n’est pas réduite, car les accélérations fournies sont très faibles.
– Peut-être les modèles expérimentaux que tu as connus avant ton sommeil. Mais celui-ci a une puissance de 100 MW.
– 100 MW ? Mais il faudrait une petite centrale nucléaire et des tonnes d’uranium pour produire une telle puissance. Ou alors des panneaux solaires de taille démesurée.
– Effectivement, il a été nécessaire de mettre un réacteur nucléaire sur orbite et cela n’a, parait-il, pas été une mince affaire sur le plan politique. Il y a eu de nombreuses résistances.
– À qui le dis-tu ? T’imagines, si le lanceur échouait et dispersait toutes ces matières fissiles dans l’atmosphère ?
– Apparemment, tout s’est bien passé et le vaisseau ainsi équipé a effectué durant les cinquante années de son exploitation plus de vingt allers-retours vers la planète rouge. Le trajet entre les deux planètes durait à peine plus d’un mois.
– Un mois ? Wow ! C’est court. Avant mon départ. On parlait de trajets de plus de six mois, pour une mission durant au total près de deux ans.
– Oui, c’était un net progrès. Aujourd’hui, le voyage aller simple ne dure plus qu’une semaine.
Nous voici maintenant sous le musée, dans des couloirs tout à fait communs. Rien ne laisse présager qu’en ces lieux seraient bientôt réveillés les membres de la première expédition interstellaire. Clod me montre des salles qui ressemblent à celle où je me suis moi-même réveillé voici bientôt un an. Dans chacune des pièces, outre une couchette de réveil, il y a une paire de chevalets.
– C’est sur ces chevalets que seront disposés les sarcophages cryogéniques.
– Chaque membre de l’équipage se réveillera dans une chambre séparée ?
– Oui ! Le réveil sera déjà assez traumatisant en soi et on peut prévoir des complications pour certains. Il serait inutile de stresser une personne en cours de réveil par la fébrilité des médecins s’occupant d’un cas problématique.
– En effet, c’est pas une mauvaise idée.
Clod Sung m’emmène dans un petit local dans lequel est réunie une dizaine de personnes affairées devant des consoles holographiques sur lesquelles s’affichent des listes de symboles incompréhensibles, du moins pour moi. Je me souviens avoir vu Nielle manipuler de tels symboles lorsqu’elle travaillait à sa thèse. De la neurocybernétique, à ce qu’il parait.
– Voici le sous-noeud chargé de l’interface avec les systèmes informatiques du vaisseau.
Il émet un toussotement pour signaler notre présence.
– Hem ! Permettez que je vous présente Bernard… qui vient de l’an 2000.
Une femme tourne la tête dans notre direction.
– Ha ! C’est lui ? Heu… Bienvenue parmi nous ! J’ai entendu dire que tu étais un spécialiste en informatique. Peut-être es-tu familier avec les ordinateurs de bord ?
– J’imagine qu’il y a au moins un siècle d’évolution technologique entre l’informatique qui m’est plus ou moins familière et celle qui contrôle le vaisseau. Je crains que mes connaissances ne soient complètement dépassées. Mais peut-être qu’avec votre aide, je puis en apprendre suffisamment pour me rendre utile.
– Passe nous voir demain. On en reparlera, et le cas échéant, nous serons contents de te voir te joindre à nous. Qu’en dites-vous, les gars ?
Ils me regardent tous d’un air plus ou moins dubitatif, mais hochent finalement de la tête.
– Ben… dans ce cas, je me ferai un plaisir de venir. À demain !
Je me tourne vers Clod.
– Il y a encore beaucoup à voir ?
– Les laboratoires de biologie, les espaces de détente et les « Jardins des Soleils levants », où sera logé l’équipage après son réveil.
– Il n’y a pas de bureaux ?
– Bien sûr, chacun dispose d’un espace dans lequel il peut organiser son travail et améliorer ses connaissances. Mais généralement, ce lieu se confond avec son appartement.
– Non, non ! Je veux parler de bureaux où l’on s’occupe de la coordination du travail des membres du noeud, là où se fait tout le travail… administratif.
Je réalise que pour ce dernier mot, je n’aurais pas trouvé l’équivalent en terrien homo. Heureusement que nous dialoguons en français.
– Non. Arrête-moi si je dis des bêtises, mais si je comprends bien le sens du mot… administratif, ce travail consistait essentiellement à énumérer les ressources utilisées et à gérer leur approvisionnement et leur répartition, n’est-ce pas ? Ces tâches, pour autant qu’elles soient encore pertinentes, sont entièrement prises en charge par le Réseau.
– Heu oui. Mais je voulais parler de l’aspect plus humain des administrations. En français, on désignait ça par un anglicisme : le management. Il s’agit de toutes les techniques de gestion, de planification, d’organisation, de direction et de contrôle. Ne me dis pas que c’est aussi le Réseau qui s’en charge. Cela réveillerait mes pires craintes.
Il me regarde d’un air à la fois étonné et outré.
– Depuis combien de temps es-tu arrivé à notre époque ? Avec une telle question, on dirait que tu ne t’es réveillé que ce matin. Il est évident que tous les aspects répétitifs et ne demandant aucune créativité sont effectivement gérés entièrement par les automatismes du Réseau. En revanche, ce qui requiert de la créativité et de la sensibilité est traité conjointement par des humains et des intelligences artificielles.
Je ne suis pas sûr d’être rassuré, mais je m’abstiens d’argumenter plus longtemps.
Les jours suivants, je les passe dans les différents sous-noeuds à essayer de comprendre leurs activités et d’imaginer de quelle manière je pourrais y apporter ma contribution. Je réalise très vite que, bien que je saisisse superficiellement la nature de leurs activités, dès qu’on aborde les détails, je suis complètement dépassé. De plus, je ne ressens aucune motivation pour participer à l’un ou l’autre de ces sous-noeuds, si ce n’est celui qui tente de communiquer avec l’ordinateur de bord. Et encore, ce que l’on sait des ordinateurs du vaisseau me parait aussi étrange que les systèmes neurotiques actuels. Les seuls aspects que je crois comprendre sont déjà parfaitement maitrisés par les participants au noeud. Je suis bien obligé d’admettre ne pouvoir leur être d’une quelconque utilité. J’en fais part à Ixycs :
– Ixycs, comme je te l’avais prédit lors de notre premier contact, je ne vous suis d’aucune utilité. J’ai parfois même l’impression de trainer dans vos pattes, de vous faire perdre votre temps. Je crois que je vais m’en aller, poursuivre ma quête d’un moyen de retourner chez moi, à mon époque.
– Bernard, c’est après le réveil de l’équipage que nous espérons ton aide. Si tu avais trouvé à mettre tes compétences en valeur plus tôt, c’eût été encore mieux, quoique nullement nécessaire, ni même demandé. Profite des jours prochains à ta guise, à visiter l’ile, à penser à ton avenir, voire à ne rien faire du tout. Mais nous serions vraiment très heureux de te compter parmi nous dès le réveil.
– Bien ! Je vais y réfléchir. De toute façon, pour moi, rien ne presse.