Ce n’est qu’un début…

Contrairement à d’autres partisans du RBI, je ne considère pas que le score de 23 % obtenu par l’initiative sur le RBI soit déjà une victoire en soi. C’est au contraire une sérieuse déculottée que nous avons subie ce 5 juin 2016.

Non, je n’avais pas la modestie de certains des initiants qui ne voyaient dans cette initiative qu’un simple moyen de faire avancer le schmilblick. Moi, au contraire, je me suis engagé dans cette campagne dans le but principal de la faire accepter par le peuple. En ce sens, c’est un réel échec et j’en prends acte. Dans une démocratie directe, le peuple a toujours le dernier mot, c’est incontestable. Mais cela ne signifie pas qu’il ait toujours raison ni qu’il ne puisse pas changer d’avis avec le temps.

C’est pourquoi je continuerai la lutte pour que le droit à une existence digne soit reconnu pour l’ensemble de la population vivant sur le Territoire suisse. En fonction des opportunités, j’apporterai également mon soutien et l’expérience acquise au cours de cette campagne aux mouvements qui cherchent à introduire un RBI ailleurs sur la planète.

Malgré ce cuisant échec et contrairement à l’espoir exprimé par certains opposants en cette funeste journée, le débat sur le RBI ne s’arrêtera pas aujourd’hui. Bien au contraire, il vient de s’ancrer profondément dans la vie politique suisse. Le démantèlement du système de protection sociale entamé dès l’entrée en fonction du nouveau parlement fédéral issu des élections de l’automne dernier, ainsi que la montée en puissance de l’automatisation des outils de production et des services qui découlent de la 4e révolution industrielle, seront des alliés objectifs du RBI 2.0 qui sera inévitablement remis sur le tapis d’ici quelques années.

Je tiens aussi à remercier chaleureusement toutes les personnes que j’ai côtoyées durant cette campagne passionnante, ainsi que le demi-million de mes compatriotes qui ont glissé un OUI dans l’urne pour soutenir ce projet d’avenir. Je me réjouis de me retrouver bientôt à nouveau à leur côté pour la seconde manche qui nous sera, j’en suis persuadé, bien plus favorable.

Alors que je composais cet article, la chanson «Imagine» de John Lennon est passée à la radio. C’était exactement ce qu’il me fallait pour me redonner du courage dans ces moments difficiles.

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